Le processus de mise bas chez la chatte ne se déroule pas toujours de façon continue. Un intervalle de plusieurs heures peut s’écouler entre la naissance de deux chatons, sans que cela ne traduise forcément une complication. Dans certains cas, la chatte interrompt temporairement le travail et le reprend plus tard, parfois même le lendemain.
Ce phénomène peut surprendre et inquiéter, d’autant qu’il ne correspond pas à la norme observée chez d’autres espèces. Il existe des raisons physiologiques et comportementales qui expliquent ces pauses, ainsi que des signes permettant de distinguer une évolution normale d’une situation problématique.
Le déroulement naturel de la mise bas chez la chatte
La mise bas chez la chatte s’inscrit dans une mécanique bien rodée, fruit d’une longue évolution. Dès que l’animal atteint ses six mois, elle peut déjà accueillir ses premières chaleurs, influencées par la lumière ambiante et la saisonnalité. Ce cycle peut se répéter plusieurs fois au fil des mois, avec parfois un retour des chaleurs dès que la durée du jour augmente. Ainsi, une chatte peut avoir jusqu’à 2 à 3 portées par an, avec des portées variant souvent entre trois et quatre chatons, mais parfois un seul, parfois jusqu’à huit.
La gestation suit un calendrier précis : entre 62 et 70 jours, la moyenne se situant autour de 65 jours. Durant cette période, la chatte se transforme. Elle se met en quête d’un abri paisible, prépare instinctivement un nid, s’isole, ou manifeste des changements d’attitude. Il est courant qu’une chatte soit fécondée par plusieurs mâles au sein d’un même cycle, ce qui explique la diversité de couleurs et de gabarits dans une même portée. Les années reproductrices peuvent s’étendre jusqu’à sept, parfois neuf ans, même si les portées tardives sont déconseillées pour préserver la santé de la mère.
La mise-bas elle-même s’étale souvent sur deux à cinq heures, mais il arrive que la naissance des chatons prenne jusqu’à dix ou douze heures, entrecoupée de pauses parfois longues. La chatte gère son travail à son rythme, alternant contractions et phases de repos, attentive à chaque nouveau-né qu’elle nettoie avec minutie. Il convient d’être attentif si le travail dépasse douze heures ou si la chatte s’épuise visiblement.
Récapitulons les principaux repères à avoir en tête :
- Fertilité dès 6 mois : puberté précoce, plusieurs cycles reproducteurs chaque année
- Gestation de 65 jours en moyenne : un suivi vétérinaire régulier est conseillé
- Portées multiples, portée variable : jusqu’à une douzaine de chatons par an, selon les cas
Face à cette diversité de scénarios, il revient au propriétaire de rester attentif. La chatte, guidée par ses instincts, peut alterner entre des moments de forte activité et de longues pauses jusqu’à la naissance de toute la portée.
Quels signes indiquent que votre chatte va bientôt accoucher ?
Le comportement d’une chatte gestante laisse rarement place au doute à l’approche de la mise-bas. Plusieurs signaux apparaissent. L’animal se fait discrète, part explorer la maison à la recherche d’un endroit isolé, un panier oublié, le fond d’un placard, un coin tranquille. Cette quête de quiétude s’accompagne parfois d’une agitation nouvelle : la chatte gratte, tourne, inspecte chaque recoin, sélectionne sa future caisse de mise-bas.
À ces attitudes s’ajoutent des évolutions physiques : les mamelles enflent et rosissent, parfois de petites gouttes de lait apparaissent au bout des tétines. Sa température corporelle descend légèrement, atteignant près de 37,5°C juste avant la naissance. Souvent, l’appétit baisse et la chatte se montre plus distante ou, à l’inverse, recherche la proximité de son humain familier.
Voici les signes qui trahissent ce moment charnière :
- Recherche d’un coin abrité ou d’un espace calme
- Agitation, léchage fréquent de la vulve
- Baisse de l’appétit, fatigue prononcée
- Augmentation du volume et coloration rosée des mamelles
- Comportements changeants : câline ou sur la réserve
Des contractions visibles, accompagnées parfois de pertes vulvaires claires ou rosées, signalent l’imminence de la naissance. Surveillez la respiration : elle s’accélère, la chatte s’étire, se couche fréquemment. L’heure approche : préparez-lui un espace tranquille, limitez le bruit et évitez toute manipulation superflue. Votre rôle ? Observer sans intervenir, à l’écart, prêt à réagir si besoin.
Peut-il y avoir plusieurs phases lors de la naissance des chatons ?
La mise-bas chez la chatte ne suit pas toujours une chronologie ininterrompue. Il est fréquent que la naissance des chatons se déroule en plusieurs étapes. Après l’expulsion d’un petit, la mère peut s’accorder une pause allant de quelques minutes à parfois plus d’une heure. Ces intervalles servent à récupérer, à nettoyer le nouveau-né, à réajuster sa température, ou tout simplement à reprendre des forces.
En moyenne, la mise-bas se termine en deux à cinq heures, mais les portées nombreuses peuvent allonger ce délai jusqu’à douze heures. Ces interruptions ne posent généralement pas de problème si la chatte reste calme et attentive à ses petits. Dès qu’elle est prête, les contractions reprennent : elle s’isole, pousse, puis, après l’apparition du chaton, elle le libère de sa poche amniotique et le stimule par des léchages soutenus.
Ce découpage en phases successives présente un avantage : il laisse à la mère le temps de s’occuper de chaque chaton, de l’aider à respirer, de sectionner le cordon ombilical. L’utérus profite aussi de ces pauses pour se préparer à l’expulsion du suivant. Cependant, si la chatte montre des signes d’épuisement, si des sécrétions anormales apparaissent ou si un chaton semble bloqué, il est impératif de consulter un vétérinaire rapidement. Ce rythme fractionné fait partie des aptitudes naturelles de la chatte, preuve de son adaptation à des portées multiples.
Accompagner la mère et ses petits : conseils pour les premiers jours
Une fois la mise-bas achevée, la chatte a surtout besoin de tranquillité. Installez-la dans un endroit calme, à l’écart du passage, avec une litière propre, de l’eau fraîche et une alimentation spécifique : en fin de gestation, puis lors de l’allaitement, ses besoins énergétiques grimpent de moitié. Privilégiez des croquettes pour chatons ou des aliments formulés pour chattes gestantes. L’hydratation devient capitale : leur consommation d’eau augmente sensiblement durant cette période.
La tétée doit être surveillée : le colostrum, ce premier lait riche en anticorps, est vital pour les chatons, surtout lors de la première journée. Les petits tètent toutes les deux à trois heures, bien au chaud contre leur mère. Si un chaton s’isole ou semble faible, la vigilance s’impose. Un doute sur leur état ou celui de la chatte ? N’attendez pas pour demander conseil à un vétérinaire.
Quelques précautions simples à appliquer dès le départ :
- Vermifuger la mère et ses petits, sur recommandation du vétérinaire, car certains parasites se transmettent par le lait.
- Maintenir le nid à une température douce, autour de 27°C lors de la première semaine.
- Limiter les manipulations des chatons, sauf nécessité médicale, durant les premiers jours.
La reproduction féline est fulgurante : une seule chatte non stérilisée peut engendrer une descendance de plusieurs milliers d’individus en quelques années, ce qui pèse lourdement sur les refuges et l’équilibre de la faune locale. La stérilisation, idéalement avant les premières chaleurs, diminue nettement les risques de tumeurs mammaires et d’infections utérines. Prendre cette décision, c’est aussi protéger la santé de la chatte et contribuer à limiter la surpopulation féline.
Observer l’arrivée d’une portée, c’est toucher du doigt la puissance de la vie, mais aussi ses fragilités. Entre longues attentes, petits cris et éclats de vie, chaque naissance rappelle que la maternité féline ne laisse jamais place à l’improvisation.


